La prise d'eau du canal.
Un lieu stratégique situé sur l'Hyères auquel on accède par un agréable petit chemin qui prend à droite juste avant le pont Saint-Charles ! L'équipement commande le fonctionnement du canal par l'ouverture de la vanne, sa fermeture et le réglage du débit. L'eau accède à la vanne grâce à un petit barrage sur l'Hyères qui maintient le niveau constant sauf en période de très grande sécheresse. Ce barrage a souvent donné quelques soucis aux utilisateurs de la dérivation lors des crues de la rivière. C'est à l'occasion de sa destruction en 1833, les artisans n'arrivant pas à s'entendre pour faire la réparation, que, par lettres patentes, le roi Charles Albert décida la création d'un syndicat des usiniers, chose faite en 1837. Les manœuvres de la vanne étaient de la plus grande importance car elles conditionnaient les activités en aval. On la fermait pour le nettoyage général, en cas d'incidents dus au gel, on réglait le débit lors de fortes crues... La manipulation était réservée au syndic du canal ou à un garde-vanne rétribué par l'association pour accomplir cette mission. Parfois, on rouspétait contre des fermetures intempestives causant la perte de quelques heures de travail. Le 21 décembre 1879, le syndic Dumas avait rouvert les vannes alors que l'eau était bloquée par le gel dans le siphon qui passe sous l’Hyères en aval du Pont-Vieux. Catastrophe ! L'eau se répandit dans la dernière usine, celle du chapelier Labrune, noyant les machines et... les peaux de lapins dont les poils servaient à faire le feutre des chapeaux... Juste avant les fêtes, au moment où la demande était importante ! Constat, procès... Bref, des ennuis ! En aval, le long du canal, le dispositif était complété par des vannes de décharge. L'ensemble est toujours utilisé aujourd'hui.